Jamais Amour divin ne fut pareil.
Phébus étend doucement ses rayons pâles
Et, de mon jardin, caresse l'herbe encore perlée.
De notre couche s'évaporent les derniers râles
De nos corps enfin assouvis et apaisés.
Aphrodite et Adonis ne savent à quel point
Leur passion est infiniment fade et risible
Face à ce que nos deux corps ont enfreint
En cette nuit d'extase folle et indicible.
Hermès, mon doux messager, pars et porte-leur,
Afin qu'ils sachent, que même les dieux puissants,
Du haut de leur Olympe inaccessible, meurent
De honte face à un amour simple comme un enfant.
Gaia peut, de cette nuit, raconter les mots
A demi prononcés quand les corps s'enlacent.
Toi aussi, Neptune, dis-leur ce que tes eaux
Ont recueilli de nos âmes en incandescence.
Seuls Zeus et Era, de leur jeunesse lointaine,
Pardonneront peut-être cette passion folle,
Qui souvent perd les amours humaines
Et emporte les insensés au-delà de leur envol.
Arwen Gernak